Nathalie erre dans sa maison sans but. Les chambres sont vides. Plus de portes qui claquent, plus de frigo à remplir, le silence est pesant. Ce mois de septembre est particulier, sa petite dernière est partie faire ses études ailleurs … enfin se dit elle ! Mais son état intérieur lui fait ressentir autre chose que du soulagement : sentiment de tristesse, à fleur de peau, elle pleure pour un rien. Plus rien ne lui fait envie. Elle se demande si elle ne commence pas une dépression.
Lorsque les enfants quittent la maison, 35% des parents connaîtraient le syndrome du nid vide.
Encore tabou et mal connu, un peu honteux, cet état peut saisir les parents surtout les mères au moment où les enfants quittent le nid. Un désarroi parfois mal compris par l’entourage qui ne comprend pas pourquoi cela se passe ainsi. Mais peut-on s’étonner que cette transition de vie ne soit pas un tant soit peu déstabilisante quand on s’est occupé avec amour au quotidien de nos chères petites têtes blondes ! Un moment d’autant plus fort que l’enfant a été très investi. Notamment si la vie tournait beaucoup autour d’eux ! La bonne nouvelle c’est que ce n’est pas pathologique mais qu’il faut pouvoir nommer ce mal-être pour qu’il ne dure pas. Cette transition qui est parfois douloureuse est normale.
Mettre des mots sur ce mal être
Lorsque mes enfants sont partis, je me suis sentie abandonnée, dit Nathalie. Ils faisaient leur vie et moi j’attendais des coups de fil qui ne venaient pas ou peu. J’ai divorcé il y a quelques années et je me suis investie de manière excessive. Je me suis rendue compte que je n’avais pas assez anticipé ce départ et que j’étais très centrée sur eux. Même quand je partais avec des amis, j’avais toujours un œil sur mon téléphone.
Cette période de transition oblige souvent à faire un bilan de qui je suis aujourd’hui et de là où j’en suis. D’autant plus qu’elle vient bien souvent se superposer au mi-temps de la vie, pour les femmes à la ménopause, à des changements de boulot, parfois à des deuils ou encore à un divorce. Avec le sentiment que la vie s’arrête. D’où ces ressentis de tristesse, de vacuité, de vide, de sentiment d’inutilité. Qu’il est bon de pouvoir exprimer ces émotions qui nous envahissent à des amis et/ou parfois à un professionnel de la relation d’aide. Qu’il est bon de pouvoir dire à la fois la souffrance de ce passage qui oblige à faire des deuils, mais aussi d’être dans la gratitude de tout ce qui a été vécu avec nos enfants et de se réjouir de leur envol.
Cette étape peut aussi résonner avec notre histoire personnelle: cela peut réactiver des expériences douloureuses: et moi, comment ai-je quitté mes propres parents? Ai-je eu à vivre des angoisses d’abandon, de séparations ? Par exemple, lors du divorce de mes parents ou à cause d’un décès ?
Un réseau de conseillères conjugales à votre disposition.
Depuis plus de 20 ans, le cabinet Raphaël, cabinet de conseil conjugal et familial, vous accompagne sur le chemin de votre vie affective et relationnelle.
Retrouver de l’élan. Faire du neuf
Petit à petit, dit Nathalie, j’ai retrouvé de la légèreté et de l’envie : j’avais beaucoup moins de contraintes et plus de liberté pour faire ce qui me tenait à cœur.
Le départ des enfants est dans l’ordre des choses, le mieux est de pouvoir anticiper cette étape et apprendre à ne pas vivre qu’en fonction d’eux. Aider nos enfants dès l’enfance à gagner en responsabilité, autonomie, indépendance peuvent permettre un départ plus serein.
Il va s’agir de ne pas subir ce temps mais de le choisir ! Prendre du temps pour trouver comment réinventer le reste de notre vie et faire émerger nos aspirations profondes est un bon programme ! Personne ne le fera à notre place !
Tout ce que vous avez voulu faire et n’avez pas pu faire par manque de temps, d’énergie, rêver, oser : prendre du temps pour soi, donner du temps pour les autres, voyager davantage, s’inscrire dans une association, débuter un nouveau projet personnel, tout ce qui pourra donner du sens à cette nouvelle période sera bénéfique : tentant et excitant, non ?
Nous nous rendons service à nous-même et à nos enfants qui seront soulagés de ressentir que nous vivons bien sans eux ! Et cela permettra aussi à nos enfants de s’envoler et d’être heureux sans nous ! Confiance, c’est un beau cadeau à leur faire, à nous faire !
Frédérique Veyron la Croix
Conseillère conjugale et familiale à Lyon
Membre du cabinet Raphaël
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