L’annonce du divorce d’un enfant est en général un choc pour les parents. Quelques pistes pour traverser cette épreuve avec notre enfant, proposées par Sophie Passot, conseillère conjugale et familiale, membre du Cabinet Raphaël (Saône-et-Loire, 71).
Lorsque des parents apprennent que leur enfant va divorcer, c’est rarement une bonne nouvelle, sauf dans le cas où ils le sentent en danger (conjoint violent, perversion) ou extrêmement malheureux.
Tout divorce ébranle, aussi, les parents
Or l’enfant qui vient annoncer cette nouvelle est lui-même en souffrance et vient chercher du soutien. Comment se positionner ?
Pour ceux qui sont croyants, cela peut heurter leurs valeurs. D’autres sont tellement sidérés qu’ils sont incapables d’en parler, cachent la situation, de peur d’être mal jugés ou incompris par leur famille, leurs amis…Certains peuvent condamner ou rejeter leur enfant, ce qui ajoute du malheur au malheur. N’oublions pas que, la plupart du temps, votre enfant ne fait pas ce choix de séparation ou de divorce de gaieté de cœur, voire qu’il ou elle le subit. Il se peut aussi que l’on soit seul pour porter cette situation parce que l’on est soi-même séparé, divorcé ou veuf.
C’est bien souvent un motif d’inquiétude : on se fait du souci pour son enfant, pour son gendre ou sa belle-fille et pour les petits-enfants dont on sait qu’ils souffriront, quel que soit leur âge, de la séparation de leurs parents.
C’est une grande souffrance de père et de mère
Nos enfants, c’est la chair de notre chair, témoigne Françoise. Quand je voyais ma fille souffrir, cela me brisait le cœur, je ressentais comme un lien viscéral, presque animal avec elle. Avec le risque de se culpabiliser : Est-ce que le discernement pour se marier a été suffisant ? Qu’est-ce que je n’ai pas su transmettre, pourquoi ne me suis-je rendu(e) compte de rien, ou encore : Pourquoi n’ai-je rien dit alors que je voyais bien que c’était difficile ? Autant de questions qui resteront sans doute en partie sans réponse. Vos enfants sont des adultes et vous n’êtes pas responsable de leur décision de se séparer.
Le divorce provoque des émotions comparables à celles du deuil.
Beaucoup de chemins de deuil dans nos vies ne sont pas liés à des décès, mais à des attachements. Dans le cas du divorce des enfants, les parents peuvent connaître les mêmes phases : sidération, marchandage, colère, tristesse, honte, déni. Non, ce n’est pas possible, pas eux, ça va forcément s’arranger. On peut éprouver successivement une immense tristesse face à la situation, puis se sentir en colère, avoir peur de l’avenir pour cette famille etc. Puis à un moment, vient l’acceptation.
Souvent, dans un couple de parents/grand-parents, les époux ne ressentent pas les mêmes émotions au même moment. Ainsi Éric a été longtemps en colère, tandis que sa femme Laurence ressentait une grande tristesse et était dans l’accueil inconditionnel de sa fille. Ou encore Louis qui a accueilli tout de suite la situation, disant : “C’est leur vie”, alors que Jeanne n’arrivait pas à l’accepter. Ces incompréhensions mutuelles peuvent être très douloureuses. Il est souhaitable que les parents en parlent ensemble, en veillant s’ils le peuvent à ce que ce sujet n’envahisse pas tout l’espace conjugal et familial. Cela désamorce bien des tensions, permet de se comprendre, de voir où en est l’autre et de respecter le cheminement singulier de chacun.
S’ils sont croyants, les parents peuvent s’appuyer sur leur foi et se soutenir mutuellement sur ce plan-là.
Un réseau de conseillères conjugales à votre disposition.
Depuis plus de 20 ans, le cabinet Raphaël, cabinet de conseil conjugal et familial, vous accompagne sur le chemin de votre vie affective et relationnelle.
Et si la douleur est trop forte?
Si le décalage avec son propre conjoint trop important, ou la solitude de parent seul trop douloureuse, cela peut valoir la peine de faire quelques séances de conseil conjugal et familial.
Il y aura aussi à réaménager la relation avec le conjoint de votre enfant, qui restera le père ou la mère de vos petits-enfants et pour lequel vous pouvez jouer un rôle de lien, de pacification.
Enfin, être là avec toute sa tendresse de grands-parents pour ses petits-enfants est la plupart du temps attendu par votre enfant.
Quant à la relation avec votre enfant, si vous avez du mal à savoir comment vous positionner, pourquoi ne pas lui demander tout simplement : Mon fils, ma fille, de quoi as-tu besoin ? Que veux-tu que je fasse pour toi ? Une question toute simple qui peut aider à trouver la juste distance, ni trop près, ni trop loin, celle en tout cas qui conviendra le mieux à votre enfant. Votre enfant/adulte qui, selon les cas, aura beaucoup besoin de vous à certaines périodes puis, à d’autres moments, aura besoin d’avancer seul dans les décisions à prendre ; et de sentir que vous lui faites confiance car il a ses propres ressources pour traverser cette situation.
Sophie Passot
Conseillère conjugale et familiale
Membre du Cabinet Raphaël en Saône-et-Loire (71)
Un réseau de conseillères conjugales à votre disposition.
Depuis plus de 20 ans, le cabinet Raphaël, cabinet de conseil conjugal et familial, vous accompagne sur le chemin de votre vie affective et relationnelle.