Partage des tâches domestiques : comment sortir des conflits ?

« Et voilà ! encore une fois la poubelle n‘est pas descendue… », « C’est moi qui fais tout dans cette maison ! », « tu n’as pas préparé le dîner ? », « tu ne pourrais pas sortir le chien toi aussi ? ». C’est une histoire qui se répète au fil des jours. Aux tâches ménagères s’ajoute tout ce qui concerne l’organisation et la planification de la vie familiale qui se complique avec l’arrivée des enfants : liste des courses, corvées administratives, prises de rendez-vous, etc. C’est la fameuse « charge mentale », plus souvent portée par les femmes.

Qui n’a jamais eu le sentiment d’être celui ou celle qui assure la plus grosse part du travail à la maison ? Il peut sembler loin le temps de la romance…

LE MODÈLE 50/50 : LA SOLUTION ?

Sur le principe d’un partage égalitaire, les conjoints sont aujourd’hui souvent d’accord. Il est plus difficile de rester serein dans la mise en œuvre concrète de ce partage égalitaire ! 

Le risque : que chacun revendique ce qu’il ou elle fait, tâche après tâche. On commence à compter les points. « C’est encore moi qui ai fait les courses… », « tu comptes toujours sur moi pour le jardinage », « oui, mais moi j’ai emmené la voiture chez le garagiste pour la révision », etc. Chacun aura tendance à tenir à jour la liste de ce qu’il fait, prêt à tendre l’addition à l’autre. Ou bien c’est toi qui gagnes, ou bien c’est moi. Et finalement, chacun attaque ou cherche à se défendre en regardant son conjoint comme son adversaire. 

Les ressentiments s’accumulent. Progressivement les conjoints glissent dans les tensions, la rancœur ou l’amertume. Le plaisir d’être ensemble s’émousse et s’évanouit. Tout le monde devient perdant. Il apparaît alors urgent de sortir de cette logique comptable.

ET SI ON APPRENAIT PLUTÔT À FAIRE ÉQUIPE ? 

Une conversion du regard s’impose : au lieu de regarder votre conjoint comme un adversaire, pourquoi ne pas le voir comme un allié ? Mais avant tout changement dans l’ordre du « faire », il s’agit d’un déplacement intérieur :  nous voir comme co-équipiers. L’enjeu consiste à passer de « moi » à « nous » : c’est là l’aventure de tout couple ! Plutôt que de regarder mon seul intérêt personnel, décentrer mon regard en focalisant sur « nous » en tant que couple. Qu’est-ce que je peux améliorer dans mon comportement qui rejaillira sur notre relation ? 

ALORS COMMENT FAIRE ? Pour y tendre, voici 3 pistes concrètes.

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Depuis plus de 20 ans, le cabinet Raphaël, cabinet de conseil conjugal et familial, vous accompagne sur le chemin de votre vie affective et relationnelle.

  1. S’ASSEOIR ET ÉTABLIR LA LISTE

Pourquoi ne pas imaginer, une ou plusieurs fois par an, de dresser ensemble la liste des choses à faire. Commencez chacun par ce que vous faites vous-même habituellement. Peut-être vous rendrez-vous compte que votre partenaire en fait plus que vous ne le pensiez. Comme cette femme, dont le mari était parti plusieurs mois pour son travail, et qui a mesuré au fil des jours tout ce qu’il assurait au quotidien.

Voyez ensuite comment vous répartir les tâches équitablement. Vous pouvez choisir et adapter en fonction de la spécificité de chacun : son état de santé, sa disponibilité, ses compétences ou appétences.  Ou prévoir un certain roulement. Certaines tâches peuvent être faites à tour de rôle : les courses ou le repas par exemple. Inscrire la répartition dans le marbre, ou préférer s’autoriser une certaine souplesse ? À chaque couple sa façon de fonctionner. Ce qui est essentiel, c’est qu’aucun conjoint n’ait le sentiment d’assumer injustement l’essentiel des tâches ménagères.

  1. UNE RÈGLE D’OR

Accepter que la personne qui est responsable fasse à sa façon ! Je renonce à contrôler. Et je garde à l’esprit que les commentaires et les critiques démotivent l’autre et alimentent les disputes. Si je contrôle ou critique mon conjoint, il risque de se démobiliser, et je me retrouverai du coup avec davantage de travail à assumer.

  1. VOIR CE QUE L’AUTRE FAIT ET DIRE MERCI

Sans doute appréciez-vous quand il ou elle remarque ce que vous avez accompli à la maison et vous en remercie. Pensez à faire de même à son égard. Lorsque vous reconnaissez les efforts de l’autre, cela le motive à continuer à s’impliquer à la maison. Remerciez l’autre pour ce qu’il fait, et de façon spécifique. « Merci d’avoir pensé à répondre à ce courrier », « merci pour ce gratin savoureux ». Peut-être qu’au début cela pourra sembler un peu forcé, petit à petit l’habitude se prend. Si cela vous semble difficile, commencez par un merci par jour.

Ces attitudes deviennent contagieuses, c’est un cercle vertueux qui contribue à embellir la relation de couple. Le réflexe interne ou « compteur d’équité » 50/50 ne va sans doute pas disparaître. Et au quotidien, je vais continuer à faire à peu près les mêmes choses, mais avec un état d’esprit, une façon de les vivre, radicalement différent. C’est cette générosité radicale qui nous amène à nous sentir égaux et amoureux. Jusqu’à se poser cette question : et moi maintenant, qu’est-ce que je pourrais faire différemment à la maison pour initier ce cercle vertueux ? 

Cécile de Chateauvieux

Conseillère conjugale et familiale à Rennes

Membre du Cabinet Raphaël

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